Narratologia dell’informazione

Plutôt que de considérer que l’évolution des styles de la titraille, du rédactionnel ou de l’illustration constitue une dérive communicationnelle qui nous éloignerait d’une info straight qui n’a jamais existé, il me paraît plus pertinent de faire justice à la dimension narrative de l’information, qui ouvre à une véritable narratologie de l’énonciation médiatique.

Pourquoi réserver l’étude des systèmes narratifs aux seules œuvres de fiction, en faisant semblant de croire qu’il existe un régime d’énonciation neutre qui caractériserait la science ou l’approche documentaire, alors que ces pratiques descriptives ne font que recourir à des registres rhétoriques qui, comme le style documentaire bien décrit par Olivier Lugon, ont précisément pour fonction d’organiser la fiction de l’objectivité?

Il n’existe pas d’information sans mise en forme. La concurrence de l’économie de l’attention accentue sans aucun doute la pression sur la performativité des titres ou des illustrations d’appel, facteurs décisifs de l’appareil de valorisation des contenus. Mais cette inflation ne fait que confirmer qu’il est dans la nature de ce dispositif de tenter de nous séduire. (Pour une narratologie de l’information, di  André Gunthert, Culturevisuelle.org)